Quel est l'intérêt d'ouvrir un PER ?

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Au fil de sa carrière le salarié peut épargner et recevoir, en accord avec son employeur, des primes liées à l'activité professionnelle de son entreprise.

Les primes auront un montant et des conditions de versement variables selon l'entreprise concernée.

Cette gratification peut-être attribuée directement au salarié et ainsi devenir imposable ou être placée sur différents plans d’épargne salariale.

On retrouve ainsi le fameux contrat PER, dit plan d’épargne retraite.

La démarche de versement de prime par l’entreprise est volontaire : environ une fois par an, l’employé reçoit un avis d’option, de participation ou d’intéressement.

Ces avis présentent les sommes qui lui reviennent en fonction de son choix.

Il s'agit ici de verser une prime à chaque salarié en fonction de la performance de la société (intéressement total des entreprises françaises : 9,1 milliards d’euros en 2017) ou en représentant une quote-part de ses bénéfices (participation).

Grâce à cette épargne, l’entreprise incite ses salariés à se constituer un capital ou à financer leur retraite et incite par la même occasion ses employés à s'impliquer davantage dans leur carrière professionnelle.

Promulguée en 2018, la loi PACTE instaure un nouveau plan d’épargne retraite (le PER) destiné à remplacer progressivement les dispositifs préexistants comme le PERCO, le contrat Madelin ou encore le PREFON, et à inciter les actifs à épargner tout au long de leur vie professionnelle.

Le salarié bénéficie ainsi de revenus complémentaires lors de son départ à la retraite.

En effet, d’après les statistiques de DREES, la Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques, seule une personne retraitée sur dix reçoit une rente viagère.

A travers le PER, le gouvernement voudrait faciliter l’épargne-retraite en l’a rendant plus accessible à tous et surtout plus simple en harmonisant tous les produits d’épargne-retraite.

Il se décline sous trois formes :

1. Un PER individuel – qui vient remplacer les contrats PERP et Madelin

2.  Deux PER d’entreprises

A contrario des versements sur une assurance-vie, le capital placé sur un PER est en effet bloqué jusqu’à l’âge légal du départ en retraite à l’exception des six cas de déblocage anticipé prévus par la loi :

1. Achat d’une résidence principale

2. Décès d’un conjoint

3. Invalidité

4. Extinction des droits au chômage

5. Surendettement

6. Liquidation judiciaire

 

Les contrats PERP et Madelin ne permettaient pas de sortie en capital à 100% (à l’exception de l’acquisition d’une résidence principale) et étaient reversés sous forme de rente viagère.

La loi PACTE corrige le tir et l’épargnant pourra opter pour un rachat sur son PER en capital à 100%.

Une baisse d’impôt considérable :

La mise en place d’un PER permettra à l’épargnant une baisse d’impôt non négligeable. Tout d’abord, il faut savoir qu’il existe différentes façons d’alimenter son PER avec des versements volontaires qui sont facultatifs et peuvent être effectués par le titulaire du contrat, de l’épargne salariale (participation, intéressement ou abondement) ou encore avec des versements obligatoires qui correspondent aux versements faits par l’employeur.

A l’instar des contrats PERP et Madelin, le PER inclut la déductibilité des versements volontaires.

L’effort d’épargne sera ainsi en partie financé par l’avantage fiscal généré – et ce proportionnellement à la TMI de l’épargnant.

Pour les contribuables les plus imposés, l’effort d’épargne sur le plan sera ainsi diminué à hauteur de 45 % des versements effectués.

Pour les salariés, les versements volontaires sont déductibles dans la limite de 10 % des revenus d’activité et de 32 149 euros pour l’année 2020.

Pour les travailleurs non-salariés, l’avantage fiscal global est plafonné à 76 102 euros pour 2020.

Précisons aussi que l’avantage fiscal sur le PER a le mérite d’être hors du plafonnement à 10 000 euros des niches fiscales.

 

 

 

Fiscalité à la sortie en capital du PER individuel

 

 

 

Taxation du capital

 

Taxation des intérêts

 

 

Sortie anticipée – aléas de la vie visés par la loi :

 

 

Exonération totale

 

PS (17.2 %)

 

 

Sortie anticipée – achat d’une résidence principale :

 

 

Barème de l’IR – Exonération fiscale des versements non déductibles

 

 

PFU (12.8 % + 17.2 %)

 

 

Sortie à l’échéance – en capital :

 

 

Barème de l’IR – Exonération fiscale des versements non déductibles

 

 

PFU (12.8 % + 17.2 %)

 

 

L’avantage fiscal du PER ne repose pas sur une exonération totale d'impôts, puisque le capital versé dans les plafonds de déductibilité est imposé à la sortie du PER.

Il tient au report de l’imposition au barème de l’impôt sur le revenu. Le départ en retraite entrainant une baisse du niveau des revenus, bon nombre de contribuables verront leur TMI diminuer d’une ou de plusieurs tranches.

En reportant l’imposition du capital versé dans la limite des plafonds de déductibilité, on l’adoucit – souvent fortement.

Le PER sera donc très adapté à une clientèle de cadre supérieur dont les revenus d’activités sont fortement imposés.

 

Une retraite sereine

           

Ouvert auprès d’un assureur, le PER est peut-être géré selon le principe de la gestion pilotée en demandant cette gestion auprès de son conseillé, ou il peut également choisir de gérer son contrat lui-même comme cela se fait pour les contrats d’assurance-vie.

Pourquoi il est préférable de choisir la gestion pilotée ?

 Elle s’explique par le fait qu’il revient à la société de gestion de procéder aux arbitrages nécessaires afin de sécuriser le portefeuille de l’épargnant à l’approche du départ en retraite.

Cette gestion pilotée a le même but que pour une assurance-vie, c’est-à-dire qu’elle consiste à confier à un professionnel de la finance la répartition des actifs et la gestion des arbitrages sur le PER si l’épargnant décide de ne pas gérer son contrat lui-même.

La stratégie d’investissement tient compte ici de l’horizon de placement de l’épargnant.

En effet, plus l’épargnant s’approche de la retraite, plus son PER deviendra sécurisé.

Le principe étant de réduire les placements financiers risqués proportionnellement à l’âge de l’épargnant avec une diminution des investissements en actions.

Les allocations seront faîtes en fonction du profil et de l’aversion au risque du client.

L’ouverture d’un PER sous gestion pilotée à horizon permettra donc d’allier rendement et sécurité tout au long de la durée de vie du contrat.

A savoir que l’épargnant conserve la possibilité de gérer lui-même son contrat, ses choix d’allocation et les arbitrages qu’il fera s’il le désire.

Toute personne peut donc bénéficier d’un PER qui offre de nombreux avantages pour préparer sa retraite et se donner un niveau de vie plus confortable grâce à une baisse d’impôt, une retraite plus sereine, des taux de rendements élevés et une flexibilité plus importante.

Pour cela, si un investisseur détient en amont un produit d’épargne-retraite, il est tout à fait possible de le transférer vers un PER. Dans tous les cas, si vous souhaiter bénéficier du PER, vous pouvez faire appel à votre gestionnaire de patrimoine qui vous expliquera les démarches à effectuer.

 

Article publié le 10 Septembre 2020
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