Combien verser sur son PER chaque année pour optimiser sa déduction fiscale ?

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est devenu l’un des placements privilégiés pour préparer sa retraite tout en réduisant ses impôts.
Son principal avantage : les versements volontaires sont déductibles de votre revenu imposable, dans la limite d’un plafond fiscal spécifique.
Pour en profiter pleinement, il faut savoir combien verser chaque année afin d’optimiser la déduction sans bloquer inutilement de l’épargne.

Cet article vous explique comment calculer votre plafond d’épargne retraite, comment l’utiliser intelligemment, et propose un tableau indicatif selon les niveaux de revenus pour visualiser les montants optimaux.

Comprendre la déduction fiscale du PER

Le PER individuel permet de déduire de vos revenus imposables les versements que vous effectuez chaque année, ce qui réduit directement votre impôt sur le revenu.
La réduction d’impôt est proportionnelle à votre tranche marginale d’imposition (TMI) :

• Plus votre TMI est élevée (30 %, 41 %, 45 %), plus la déduction est avantageuse.

• Si votre TMI est faible (0 % ou 11 %), le gain fiscal reste limité.

Exemple :
Un versement de 5 000 € :

• Dans une TMI à 30 % → 1 500 € d’impôt économisé.

• Dans une TMI à 45 % → 2 250 € d’impôt économisé.

Le plafond d’épargne retraite : la clé pour savoir combien verser

La déduction fiscale est plafonnée chaque année. On parle de plafond épargne retraite.
Pour un salarié, il est égal à :

10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente
(avec un minimum basé sur le PASS — Plafond Annuel de la Sécurité Sociale).

• Plafond maximum : 10 % des revenus nets imposables dans la limite de 8 PASS (soit un maximum supérieur à 35 000 € environ).

• Plancher minimum : 10 % du PASS de l’année N-1 (même si vos revenus sont faibles).

Pour un travailleur non-salarié (TNS), la formule est encore plus avantageuse :
10 % du bénéfice imposable + 15 % sur la fraction comprise entre 1 et 8 PASS.

Important :

• Les plafonds non utilisés des trois années précédentes peuvent être reportés.

• Votre plafond disponible figure sur votre avis d’imposition, rubrique « Plafond d’épargne retraite ».

Adapter ses versements selon son revenu

Pour optimiser, il est conseillé de verser au moins l’équivalent du plafond annuel si vous pouvez l’absorber financièrement.
Cela permet de déduire le maximum possible et de réduire significativement votre impôt.
Voici un tableau indicatif pour visualiser les montants optimaux selon différents niveaux de revenus (plafond 2025 estimé à partir du PASS 2024 : 46 368 €) :

Lecture du tableau :

• Un salarié à 80 000 € de revenu peut verser 8 000 € pour réduire son impôt de 2 400 € s’il est à 30 %, et jusqu’à 3 600 € s’il est à 45 %.

• Un cadre dirigeant à 120 000 € qui verse 12 000 € économisera environ 5 400 € d’impôt s’il est à 45 %.

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4. Stratégie pour maximiser la déduction

Utiliser les plafonds reportables

Si vous n’avez pas versé les années précédentes, vous pouvez cumuler les plafonds disponibles sur 3 ans. Cela permet d’investir un montant important lors d’une année où votre TMI est élevée (prime exceptionnelle, bonus, vente d’actions).

Profiter des années de revenu élevé

Le PER est particulièrement efficace pour lisser la fiscalité lors d’une année exceptionnellement imposée (ex : indemnité de départ, dividendes, cession d’entreprise).
Placer une partie de cette somme sur un PER permet de réduire drastiquement l’impôt dû.

Anticiper la sortie pour éviter un choc fiscal

À la retraite, vous pourrez sortir :

• en capital (imposé selon votre TMI à ce moment-là + PFU sur les gains),

• en rente (imposée comme une pension avec abattement de 10 %).

L’optimisation consiste à verser aujourd’hui quand votre TMI est forte, puis retirer quand elle sera plus basse.

Coupler PER et autres solutions

Le PER n’est pas exclusif. Il peut être intéressant de :

• utiliser un PER pour défiscaliser,

• investir sur une assurance-vie pour garder une épargne liquide et préparer la transmission,

• profiter d’un PEA pour la fiscalité favorable sur les actions à long terme.

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Attention aux limites et pièges à éviter

• Immobilisation des fonds : sauf cas de déblocage anticipé (achat de résidence principale, accidents de la vie), votre argent reste bloqué jusqu’à la retraite.

• Fiscalité à la sortie : même si vous déduisez aujourd’hui, le capital sera taxé plus tard ; il faut donc anticiper son taux d’imposition futur.

• Versements sans stratégie : alimenter un PER avec une TMI faible (0 % ou 11 %) est souvent peu rentable fiscalement.

• Frais variables : selon les contrats, les frais de gestion peuvent réduire le rendement. Il faut les comparer avant d’investir.

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Les travailleurs non-salariés : un potentiel de déduction encore plus fort

Pour les indépendants (professions libérales, artisans, dirigeants de sociétés à l’IS), le PER est particulièrement intéressant car :

• le plafond déductible est plus élevé que pour les salariés : 10 % du bénéfice + 15 % sur la part comprise entre 1 et 8 PASS ;

• cela permet de déduire des montants très importants (jusqu’à plus de 70 000 € pour les revenus élevés).

Les TNS peuvent ainsi réduire fortement leur bénéfice imposable et donc leur impôt sur le revenu tout en capitalisant pour leur retraite.

En bref

Le montant optimal à verser sur un PER dépend directement de vos revenus professionnels, de votre tranche marginale d’imposition et de vos plafonds fiscaux disponibles.
En règle générale :

• Verser jusqu’à 10 % de vos revenus professionnels permet de maximiser la déduction.

• Utiliser les plafonds non consommés des années précédentes est une opportunité pour défiscaliser massivement lors d’une année fortement imposée.

• Le PER est particulièrement puissant pour les contribuables à 30 %, 41 % ou 45 % de TMI, et pour les travailleurs non-salariés aux plafonds déductibles plus généreux.

Bien géré, le PER peut permettre d’économiser plusieurs milliers d’euros d’impôts chaque année tout en constituant une épargne retraite solide.
La clé : analyser son revenu annuel, sa fiscalité actuelle et future, et planifier ses versements plutôt que d’alimenter son PER de façon aléatoire.