PER : comment optimiser vos versements selon votre tranche d’imposition ?

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Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est devenu un outil central de la stratégie patrimoniale en France. Il séduit les épargnants grâce à son avantage fiscal immédiat : les versements volontaires effectués sur un PER peuvent être déduits du revenu imposable, ce qui réduit l’impôt dû l’année suivante. Mais pour en tirer pleinement parti, il est essentiel de comprendre le rôle de la tranche marginale d’imposition (TMI) et d’adapter le montant de ses versements en conséquence.

Beaucoup d’épargnants souscrivent un PER sans véritable stratégie : ils versent des sommes fixes sans tenir compte de leur niveau d’imposition actuel, ni de celui qu’ils auront au moment de la retraite. Cette approche peut conduire à une optimisation fiscale très limitée. Pour utiliser ce produit efficacement, il faut analyser l’impact immédiat des déductions fiscales et anticiper la fiscalité future à la sortie.

 

Comprendre la Tranche Marginale d’Imposition (TMI)

Le système fiscal français repose sur un barème progressif : le revenu est divisé en tranches, chacune étant taxée à un taux croissant. La tranche marginale d’imposition désigne le taux appliqué à la dernière partie de votre revenu imposable.

Autrement dit, si votre revenu vous place dans la tranche à 41 %, cela ne signifie pas que tout votre revenu est taxé à 41 %, mais que la partie supérieure de votre revenu est imposée à ce taux. Cette distinction est essentielle pour comprendre l’intérêt du PER, car l’économie d’impôt réalisée dépend directement de votre TMI.

Plus votre TMI est élevée, plus chaque euro versé sur votre PER vous procure une réduction d’impôt importante. Ainsi, le PER devient un outil de pilotage fiscal puissant, particulièrement pour les contribuables dont le revenu se situe dans les tranches supérieures.

Le principe de la déductibilité des versements PER

Les versements volontaires effectués sur un PER sont déductibles du revenu imposable, dans la limite d’un plafond appelé plafond épargne retraite.
Ce plafond est égal à 10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente, avec une limite maximale basée sur le Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), et peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros pour les revenus élevés.

Il est également possible d’utiliser les plafonds non consommés des trois années précédentes, ce qui permet d’optimiser un versement exceptionnel lors d’une année particulièrement imposée.
Ce mécanisme est crucial pour les indépendants, dirigeants ou salariés ayant perçu des revenus exceptionnels (prime, bonus, indemnité, dividendes) et souhaitant lisser leur fiscalité.

L’économie réalisée est proportionnelle à la TMI :

  • Un contribuable dans la tranche à 30 % économise 30 € d’impôt pour chaque 100 € versés.

  • Un contribuable dans la tranche à 45 % économise 45 € pour chaque 100 € versés.

C’est pourquoi l’optimisation du PER repose sur une règle simple : plus votre TMI est élevée, plus il est stratégique d’alimenter votre plan.

 

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Pourquoi ajuster ses versements selon sa TMI

Le PER fonctionne comme un défiscalisateur temporaire :

  • vous bénéficiez d’une réduction d’impôt immédiate en déduisant vos versements,

  • mais vous serez imposé à la sortie sur les sommes récupérées, selon les règles fiscales en vigueur et votre taux d’imposition au moment du retrait.

L’optimisation consiste donc à jouer sur le différentiel de TMI entre votre période d’activité (souvent avec une TMI élevée) et votre période de retraite (généralement avec une TMI plus basse).

  • Si votre TMI est élevée aujourd’hui (30 %, 41 %, 45 %) et que vous anticipez une TMI plus faible à la retraite, le PER est très avantageux : vous économisez beaucoup d’impôt lors des versements et vous serez moins taxé à la sortie.

  • Si votre TMI actuelle est faible (0 % ou 11 %) et que vous risquez d’être imposé au même niveau à la retraite, l’intérêt fiscal est réduit, car vous ne profitez pas pleinement de la déduction.

C’est pourquoi il est déconseillé de verser mécaniquement chaque année sans réflexion : il vaut mieux moduler ses versements selon son revenu imposable et profiter des années où votre TMI grimpe (bonus, vente d’entreprise, prime exceptionnelle).

 

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Anticiper la fiscalité à la sortie du PER

Pour optimiser, il ne suffit pas de regarder l’économie d’impôt immédiate. Il faut aussi anticiper la fiscalité applicable à la sortie du PER.
Deux modes principaux existent :

Sortie en capital

Le capital est divisé en deux parties :

  • la part correspondant aux versements volontaires est soumise à l’impôt sur le revenu selon votre TMI au moment du retrait,

  • les plus-values générées par le contrat sont taxées au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 % (12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).

Sortie en rente viagère

La rente est imposée comme une pension de retraite, après un abattement de 10 %, puis soumise aux prélèvements sociaux.
Ce mode est adapté si vous cherchez à percevoir un revenu régulier tout en lissant l’imposition sur plusieurs années.

Le choix entre capital et rente dépend donc de votre situation future : un retrait unique en capital peut générer un pic d’imposition si vous récupérez une somme importante tout en restant dans une TMI élevée. Anticiper cette étape dès aujourd’hui est essentiel.

 

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Stratégies d’optimisation selon le profil fiscal

Profils faiblement imposés

Pour les contribuables dans une TMI basse (0 % ou 11 %), la déduction n’apporte qu’un gain marginal. Il peut être préférable de limiter les versements et de privilégier des placements plus souples fiscalement, comme l’assurance-vie ou le PEA, sauf si l’on anticipe une forte hausse de revenus à court terme.

Profils à TMI intermédiaire (30 %)

Le PER devient un outil intéressant. Les économies d’impôt sont significatives et il est souvent judicieux de verser jusqu’au plafond disponible pour réduire la base imposable.
Les salariés ou cadres qui touchent des primes importantes ont tout intérêt à utiliser ces années de revenus élevés pour maximiser leurs versements.

Profils fortement imposés (41 % – 45 %)

Le PER est particulièrement puissant : chaque euro investi permet d’économiser plus de 40 % d’impôt.
Ces contribuables peuvent mettre en place une stratégie d’épargne offensive, en exploitant pleinement leur plafond annuel et les plafonds reportables des années précédentes.
C’est également pertinent pour les travailleurs non-salariés, qui disposent de plafonds supérieurs (10 % du bénéfice + 15 % sur la part entre 1 et 8 PASS), permettant de défiscaliser des sommes conséquentes.

 

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Bonnes pratiques pour maximiser l’efficacité fiscale du PER

  • Analyser sa TMI chaque année : ajustez vos versements selon vos revenus.

  • Utiliser les plafonds reportables : les montants non utilisés des trois années précédentes peuvent renforcer la déduction.

  • Profiter des années exceptionnelles : bonus, indemnités, cession de parts… pour réduire une imposition ponctuellement élevée.

  • Anticiper la sortie : réfléchir dès aujourd’hui à la manière dont vous utiliserez le capital pour éviter un pic fiscal à la retraite.

  • Diversifier son épargne : combiner PER (défiscalisation), assurance-vie (souplesse et transmission) et PEA (fiscalité sur les actions) pour construire une stratégie globale.

  • Se faire accompagner : la fiscalité du PER est technique ; un conseiller peut identifier le montant optimal à verser selon votre profil.

 

En bref

Le PER est un levier fiscal puissant, mais son efficacité dépend directement de votre Tranche Marginale d’Imposition.
Plus votre TMI est élevée, plus chaque euro versé vous procure une réduction immédiate d’impôt significative. L’intérêt du PER repose donc sur la différence entre votre fiscalité actuelle et celle que vous aurez à la retraite : verser lorsque l’on est fortement imposé et récupérer l’épargne quand on est faiblement imposé est la stratégie gagnante.

Pour les contribuables à TMI élevée (30 %, 41 %, 45 %), le PER est un outil incontournable de pilotage fiscal et de préparation à la retraite.
Pour les TMI faibles, il peut être utile mais doit être analysé avec prudence pour éviter d’immobiliser un capital sans réel gain fiscal.

Bien utilisé, le PER permet d’économiser plusieurs milliers d’euros d’impôt tout en constituant un capital retraite solide. La clé du succès réside dans une analyse personnalisée, une gestion active des plafonds disponibles et une anticipation intelligente de la fiscalité future.

 

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Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Article publié le 6 Octobre 2025
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