Quelle est la méthode pour optimiser l'avantage fiscal du PER ?

3 min. de lecture

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) séduit aujourd’hui plus de 12 millions d’épargnants. Pourtant, comme le rappelle l’article de Laurence Delain, sa véritable performance fiscale ne réside pas dans le produit lui-même, mais dans la manière de l’utiliser.
La clé du succès repose sur trois leviers techniques : le taux marginal d’imposition (TMI)la gestion des plafonds retraite, et l’ordre d’imputation entre conjoints.

 

Comprendre les plafonds retraite : fonctionnement et calcul

Chaque contribuable dispose d’un plafond retraite personnel, calculé selon 10 % des revenus professionnels de l’année N-1, avec un minimum de 10 % du PASS, soit 4 665 € pour 2025.
Pour un salarié, le plafond maximal atteint 32 909 € en 2025. Ces plafonds sont essentiels, car ils déterminent le montant maximal de déduction fiscale autorisé sur les versements effectués sur un PER.

Un avantage supplémentaire existe : les trois années antérieures sont reportables. Autrement dit, si un contribuable n’a pas utilisé tout ou partie de ses plafonds de déduction des années précédentes, il peut les mobiliser ultérieurement.
Ce mécanisme fonctionne en file d’attente : on consomme d’abord le plafond de N-3, puis ceux de N-2 et N-1. C’est ce principe qui permet de réaliser un versement important en une seule année tout en maximisant la déduction fiscale.

Mutualisation des plafonds dans un couple : un levier sous-exploité

Dans un couple marié ou pacsé, les plafonds de déduction sont mutualisables, même si un seul des conjoints effectue un versement.
Cette possibilité est particulièrement intéressante lorsque :

  • l’un des deux conjoints dispose de revenus faibles (et donc d’un plafond limité) ;

  • l’autre a un TMI élevé, permettant de valoriser fiscalement au maximum la déduction.

En pratique, cela signifie que les plafonds du conjoint peuvent être utilisés pour augmenter le montant déductible global, tout en optimisant la réduction d’impôt sur le revenu du foyer.
C’est un levier d’optimisation majeur, souvent négligé, qui permet de transformer une épargne retraite individuelle en stratégie fiscale de couple.

 

Prendre un rendez-vous

 

L’ordre d’imputation entre conjoints : la règle clé à maîtriser

Lorsque l’un des conjoints effectue un versement sur un PER (qu’il s’agisse du sien ou de celui de son conjoint), l’administration fiscale applique un ordre d’imputation strict :

  1. Plafond propre du verseur, en consommant d’abord N-1, puis N-2, puis N-3.

  2. Plafonds non utilisés du conjoint, dans le même ordre : N-3 → N-2 → N-1.

Cette hiérarchie a des conséquences concrètes :

  • On utilise d’abord toutes les capacités disponibles du verseur.

  • Puis, seulement ensuite, on puise dans le stock fiscal du conjoint.

Cela devient stratégique lorsque le couple présente des profils fiscaux différents.
Par exemple :

  • si le verseur a un petit plafond, mais que son conjoint dispose d’un stock important non utilisé, la déduction peut tout de même s’appliquer sur le TMI le plus élevé du foyer ;

  • cela évite la perte d’une année de plafond, notamment lorsque l’année N-3 arrive à expiration.

Ainsi, une bonne lecture de l’ordre d’imputation permet d’éviter des pertes de déduction et d’optimiser le rendement fiscal de chaque versement.

 

#Investir

Découvrez comment PRÉPARER VOTRE RETRAITE.

Démarrez votre simulation

 

Soldes et reliquats : une gestion fine pour ne rien perdre

Les reliquats de plafonds sont en réalité un actif fiscal à part entière. Chaque année, le plafond le plus ancien (N-3) est celui qui risque d’expirer.
Ne jamais laisser expirer N-3 est donc un réflexe de gestion essentiel.

Les simulations présentées dans l’article montrent trois configurations typiques :

  • TMI élevé à l’entrée, plus faible à la sortie : le gain fiscal est maximal, car la déduction initiale est forte et l’imposition future allégée.

  • Ajustement du versement pour rester dans la bonne tranche : parfois, quelques centaines d’euros de versement suffisent à éviter de franchir un seuil de TMI supérieur, générant une économie marginale significative.

  • Mobilisation des reliquats en cas de variation de revenus : utile pour lisser les effets d’une année exceptionnelle, d’un bonus ou d’une baisse de revenus.

Plus le TMI à l’entrée est élevé, plus l’économie d’impôt est importante.
Mais cette efficacité dépend de la bonne utilisation des plafonds disponibles et du calendrier des versements.

 

Prendre un rendez-vous

 

PER ou rachat de trimestres : l’arbitrage patrimonial

L’article rappelle qu’il ne faut pas confondre versement sur un PER et rachat de trimestres de retraite.
Le rachat de trimestres permet de corriger une carrière incomplète, mais son rendement dépend du régime et des années concernées.
Le PER, lui, combine trois avantages majeurs :

  • une déduction fiscale immédiate à l’entrée ;

  • une valorisation financière potentielle du capital investi ;

  • et, dans la majorité des cas, un TMI plus faible à la sortie, lors du déblocage à la retraite.

Pour les contribuables dont la carrière est déjà complète ou presque, le PER reste souvent plus intéressant : il allie avantage fiscal, capitalisation et flexibilité à long terme.

 

En bref : une stratégie de pilotage fiscal, pas un automatisme

L’optimisation du PER n’est pas une simple formalité administrative. C’est un véritable pilotage annuel du foyer fiscal, fondé sur la compréhension du TMI, des plafonds disponibles et de leur ordre d’imputation.
Bien utilisé, le PER peut devenir un outil redoutablement efficace pour réduire l’impôt tout en préparant sa retraite.
Mais mal géré, il peut aussi laisser dormir des centaines, voire des milliers d’euros de déduction non exploités.

En somme, le PER récompense la technicité et la régularité. C’est une stratégie de long terme, où chaque plafond, chaque versement et chaque ordre d’imputation comptent.

 

Calculez votre économie
d’impôts
Simulateur rapide

Je fais une simulation

Aucun investissement n’est garanti sans risques. Chaque investissement comporte des risques spécifiques (fluctuations des marchés financiers, risque de change, risque de liquidité, risque de perte en capital partielle ou totale, risques liés au marché immobilier – liste non exhaustive).
Chaque investissement a une durée de détention recommandée ; l’attention de l’investisseur est attirée sur le fait de bien vérifier l’adéquation de cette durée avec ses objectifs et sa situation.
Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d'être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation d’un investissement.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Article publié le 1 Décembre 2025
Quelle est la méthode pour optimiser l'avantage fiscal du PER ?
3 min. de lecture Lire l'article
Payez moins d’impôts légalement grâce à ces dispositifs fiscaux
4 min. de lecture Lire l'article
Le PER : bientôt clôturé automatiquement à l’âge de la retraite ?
4 min. de lecture Lire l'article
Retraite : pourquoi il est urgent de mobiliser son épargne dès maintenant
5 min. de lecture Lire l'article
PER ou rachat de trimestres : quelle stratégie pour sa retraite ?
3 min. de lecture Lire l'article